LA RUE DES FRANCS BOURGEOIS
L'HOTEL DE SOUBISE
siège des Archives nationales
60 rue des Francs Bourgeois
siège des Archives nationales
60 rue des Francs Bourgeois
Le prince François de Rohan-Soubise et
Anne de Rohan-Chabot son épouse
font appel à l’architecte Pierre-Alexis Delamair (1675-1745) qui dès 1704 transforma complètement la vieille demeure en utilisant notamment au sud un terrain non bâti.
Il s’inspira de l’Hôtel du Grand Prieur du Temple pour créer une vaste cour d’honneur en se terminant en hémicycle sur la rue des Franc-Bourgeois, bordée d’un péristyle de 56 colonnes couplées couvert en terrasse, réalisée en 1707
Anne de Rohan-Chabot son épouse
font appel à l’architecte Pierre-Alexis Delamair (1675-1745) qui dès 1704 transforma complètement la vieille demeure en utilisant notamment au sud un terrain non bâti.
Il s’inspira de l’Hôtel du Grand Prieur du Temple pour créer une vaste cour d’honneur en se terminant en hémicycle sur la rue des Franc-Bourgeois, bordée d’un péristyle de 56 colonnes couplées couvert en terrasse, réalisée en 1707
Il s'agit en fait d'un rhabillage d'un édifice médiéval de l'Hôtel de Clisson dont une partie subsiste encore sur
la rue des Archives.
Delamair est remplacé par Germain Boffrand en1709 qui est chargé de la décoration intérieure de cet hôtel.
L'hôtel de Soubise et l'hôtel de Rohan contigu servirent à de multiples usages sous la Révolution et furent acquis par l'état selon le décret impérial du 6 mars 1808 :
L'hôtel de Soubise est officiellement affecté
aux Archives de l'Empire.
L'hôtel de Rohan est attribué à l'Imprimerie nationale
L'hôtel de Soubise est officiellement affecté
aux Archives de l'Empire.
L'hôtel de Rohan est attribué à l'Imprimerie nationale
photo panoramique prise sur google
HISTORIQUE
L'hôtel de Clisson, situé à l'angle des rues des Archives (anciennement rue du Chaume) et des Quatre-Fils, fut bâti dans les années 1371-1380
C'est à partir de 1371 qu' Olivier de Clisson (1336-1407), connétable de France sous Charles VI
(c'est-à-dire chef des armées du roi)
successeur de Bertrand du Guesclin,
se fait construire un hôtel particulier à l'extérieur des remparts de Philippe-Auguste, dans le quartier s’appelant à l’époque
Le Temple, aujourd'hui le Marais.
Le quartier du Temple est un quartier historique de Paris situé dans le 3earrondissement
qui fait partie du Marais.
Le quartier du Temple était un enclos, une ville dans la ville en somme et comme son nom l’indique, réservé aux Templiers.
Finalement, il ne reste rien de cette époque, d’autant que le dernier vestige, à savoir la Prison du Temple où était enfermé Louis XVI a été détruit sous Napoléon qui ne voulait pas que le lieu devienne un lieu de pèlerinage pour les royalistes.
Il n’en reste d’ailleurs qu'une trace bleue au sol, ainsi qu’une plaque commémorative sur le mur de la mairie du 3ème arrondissement.
Trois noms de rue évoquent la présence des Templiers à Paris :
De même le boulevard du Temple (3e et 11e arrondissements) et la station de métro Temple contribuent à l'évocation du quartier toujours appelé « du Temple », ainsi que son marché couvert appelé « Carreau du Temple » et le square du Temple juste à côté.
***
Il ne reste aujourd’hui de ce premier hôtel que la porte d'entrée fortifiée entourée de deux tourelles (échauguettes) située sur l'actuelle rue des Archives au n°58. Il s'agit là de l'unique vestige de l'architecture privée du XIVe siècle encore visible à Paris
Ce portail sert
d’entrée principale jusqu’au XVIIIe
siècle.
On aperçoit les deux tours de l'ancien hôtel de Clisson
sur la gauche donnant sur le 58 rue des Archives
photo prise de la cour d'honneur en hémicycle de
l'hôtel de Soubise.
58 rue des Archives
Un peu d'histoire...
En 1553, propriété de la famille d'Albret, l'hôtel de Clisson est acquis par François de Lorraine, duc de Guise et sa femme Anne d'Este, petite fille de Louis XII.
Ils s’empressent d’agrandir l'hôtel en achetant les terrains avoisinants.Très délabré, le bâtiment exige d'importants travaux de reconstruction.
La famille de Guise confie les travaux au célèbre artiste italien, Francesco Primaticcio, dit Le Primatice.
Siège de la Ligue catholique pendant les guerres de
Religion, l’hôtel de Guise fut le théâtre d’événements
marquants de l’histoire de France puisqu’y
fut vraisemblablement décidé, en 1572, le massacre
de la Saint-Barthélémy
Lors de la journée des barricades le 12 mai 1588,
(au cours de la huitième guerre de religion)
Catherine de Médicis vient elle même à l’hôtel de Guise pour négocier le retour au calme de la population parisienne protégeant et soutenant la politique extrémiste d'Henri de Lorraine 3ème duc de Guise dit "Le Balafré"
La journée se termine par la mort d’une soixantaine de
soldats, la victoire du duc de Guise qui prend possession de
Paris, et la fuite du roi Henri III au château de Blois.
Dès lors en position de force, Henri de Guise en profite pour
faire signer l’Edit d'Union à Henri III
(par lequel ce dernier s'engage à ne jamais conclure
« aucune paix ou trêve avec les hérétiques »)
et se faire nommer lieutenant général du royaume.
Le duc de Guise fut assassiné le 23 décembre 1588 sur l'ordre d'Henri III lors des Etats Généraux de Blois.
Catherine de médicis décéda 13 jours après
soit le 5 janvier 1589
soit le 5 janvier 1589
Henri III, son fils, fut assassiné le 2 août 1589.
C'est le dernier roi de la dynastie des Valois.
Les armes peintes au dessus de la porte sont celles des Guise
à l'ancre d'amiral et
de Henriette Catherine, duchesse de Joyeuse, à la cordelière, son épouse
peintes sur la façade de l'hôtel de Clisson,
58 rue des Archives 75004 Paris
et les deux médaillons au dessus de la double arcade ont été apposés au XIXème siècle
c'était l'hôtel de la Miséricorde, et l'on avait décoré de M sa façade.
photo sur la cour intérieure de l'hôtel de Clisson donnant sur la rue des Archives
photo prise sur Google
Les Guise restèrent 135 ans dans cet ancien hôtel de Clisson et y firent effectuer de très importants travaux.
Marie de Lorraine, princesse de Joinville, duchesse de Joyeuse et duchesse de Guise (elle était fille du quatrième duc de Guise) fut la dernière occupante des lieux.
De son temps l’hôtel et ses jardins furent beaucoup embellis. De son époque les lettres et les arts
furent particulièrement honorés.
Corneille et particulièrement le compositeur Marc-Antoine Charpentier (Mademoiselle de Guise était très éprise de musique) y furent reçus.
En 1688 elle meurt sans enfant, dernière héritière de famille. L’hôtel échoit à deux proches parents, la duchesse de Hanovre et la princesse de Condé,
filles de la Princesse Palatine.
Celles-ci vendent en 1700, l’hôtel à François de Rohant, prince de Soubise. Une troisième vie pour l’ancien hôtel de Clisson commença alors.
***
Anne de Rohan-Chabot, princesse de Soubise
Alors qu’elle n’est âgée d’à peine quinze ans, le 17 Avril
1663, elle épouse en 1663 François, prince de Soubise de
douze ans son aîné et veuf, à qui elle donne dix enfants :
Louis XIV ne revoit que la belle princesse à la fin de l'année 1673, dans tout l’éclat de ses vingt-cinq ans.
Mais malgré qu’elle ait donné beaucoup d’enfants à son époux (six) Anne-Julie de Soubise reste toujours une très belle femme qui garde sa ligne, (malgré un peu d’embonpoint) à cause d’un régime particulier, qu’elle prenait en ne mangeant que du veau, du poulet rôti ou bouilli, de la salade et des fruits.
Cependant elle reste une femme dotée d’une santé fragile et qui est souvent malade.
Contrairement au marquis de Montespan, Monsieur de Soubise veut vite mettre à tout prix Anne dans le lit du roi et avoir un enfant de lui.
Selon lui, un bâtard de France ainsi qu’Anne-Julie devenue la maîtresse du roi, pouvaient bien ramener beaucoup de richesse et de nombreuses charges dans la famille.
Le premier jour de l’année suivante, la princesse de Soubise est nommée dame du palais de la reine Marie-Thérèse, charge extrêmement importante.*
Quelques mois plus tard, le 26 juin de la même année, la princesse de Soubise donne naissance à un fils,
Armand-Gaston, futur cardinal de Rohan (1674-1749).
Ainsi quand en 1700, François de Rohan, prince de Soubise put, grâce aux avantages que Louis XIV accordait à sa très belle et très rousse femme,
acquérir cette prestigieuse demeure (bâtie vers 1370), il décide de conserver des traces de l'histoire ancienne et prestigieuse de ces hôtels
acquérir cette prestigieuse demeure (bâtie vers 1370), il décide de conserver des traces de l'histoire ancienne et prestigieuse de ces hôtels
photo aérienne prise sur google sur l'ensemble des Archives Nationales avec les jardins, l'hôtel de Rohan en haut à droite et l'hôtel de Soubise avec sa cour en hémicycle.
Cour d'honneur de l'hôtel de Soubise
La cour d'honneur opte une forme de fer à cheval.
Elle est entourée d’un péristyle de 56 colonnes couplées,
terminées par des chapiteaux composites, dont le sommet
est aménagé en terrasse bordée d’une balustrade.
De plus, au fond de la cour l’harmonieuse façade de
Delamair présente un avant corps de trois travées entre
lesquelles se superposent deux étages de doubles
colonnes.
Le fronton triangulaire qui le surmonte a perdu ses armoiries,
mais sur les rampants (pentes) on peut encore voir les
allégories de la Gloire et de la Magnificence réalisées par
Robert Le Lorrain. De plus, les quatre groupes d’enfants
disposés aux angles du toit, symbolisant les Génies des Arts
sont du même sculpteur, comme l’étaient les sculptures des
quatre saisons ornant le premier étage, remplacées
aujourd’hui par des copies.
L’hôtel est actuellement occupé par les Archives Nationales
Classé parmi les plus beaux décors de France et conservatoire des Archives nationales, l’hôtel de Soubise est la plus belle représentation de l’art rocaille à Paris.
Le style Rocaille naît en France au début du XVIIIème siècle, à la fin du règne de Louis XIV.
Il prend son essor sous celui de Louis XV vers 1720, et sera très apprécié de la Marquise de Pompadour,
mécène des arts et lettres.
Les Italiens friands de ce style qui est à l’opposé de l’austérité le nommeront Rococo
(contraction de rocaille et baroque).
Puis toute l’Europe tombera sous le charme exubérant mais sophistiqué du Rocaille.
Il prend son essor sous celui de Louis XV vers 1720, et sera très apprécié de la Marquise de Pompadour,
mécène des arts et lettres.
Les Italiens friands de ce style qui est à l’opposé de l’austérité le nommeront Rococo
(contraction de rocaille et baroque).
Puis toute l’Europe tombera sous le charme exubérant mais sophistiqué du Rocaille.
Classé Monument Historique, la demeure du Prince de Soubise est une invitation au rêve
A la mort de la princesse de Soubise en 1709
(à l'âge de 61 ans) et de François
(à l'âge de 61 ans) et de François
de Rohan, en 1712, l'hôtel passe
aux mains de son fils aîné le prince Hercule Mériadec de
Rohan-Soubise qui l'occupe jusqu'à son décès en 1749.
Il fait transformer les intérieurs par Germain Boffrand à
l'occasion de son
mariage en 1732 avec Marie Sophie de Courcillon.
Portrait de la princesse de Rohan (née Courcillon)
par Nattier en 1741 (musée d'art de Toledo dans l'Ohio).
C'est en cet honneur que le salon rond du premier étage est
magnifiquement orné de peintures illustrant l'histoire de
Psyché, une histoire sensuelle évoquant les arts et l'amour.
Les peintures de Jean Restout, Carl Van Loo ou François
Boucher, nous évoquent un univers sensuel où Psyché cède
à l'amour dans une volupté faite d'étoffes, de bijoux et de
jardins idylliques, ce que promet sans doute Hercule à sa
tendre épouse.
Il est vrai que le prince sexagénaire épousait
une jeune femme de 19 ans.
Le péristyle de la façade principale donne accès à un
vestibule d’entrée, qui desservait autrefois l’antichambre
de l’appartement d’apparat du prince. A droite, un grand
escalier, détruit en 1844, menait à l’appartement de la
princesse. Il avait été décoré par Gaëtano et Antonio
Brunetti de peintures en trompe-l’œil, plus exactement
d’un décor de quadrattura.
Reconstruit sous Louis-Philippe, l’actuel escalier d’honneur
est ornée d’une peinture plafonnante, réalisée par Félix
Armand-Marie Jobbé-Duval en 1877-1881, qui représente
La France attachant ses archives à la nuit des temps.
La chambre de parade du prince de Soubise
Le décor de l’antichambre de l’appartement d’apparat du prince n’est pas conservé :
cette grande pièce servit de salle de lecture aux Archives nationales jusqu’à l’ouverture du Centre d’accueil et de recherche des Archives nationales (CARAN) en 1988.
Elle accueille désormais les expositions temporaires. La salle du dais et la salle d’audience ont également disparu. Elles précédaient la chambre de parade, dont le décor a subsisté.
cette grande pièce servit de salle de lecture aux Archives nationales jusqu’à l’ouverture du Centre d’accueil et de recherche des Archives nationales (CARAN) en 1988.
Elle accueille désormais les expositions temporaires. La salle du dais et la salle d’audience ont également disparu. Elles précédaient la chambre de parade, dont le décor a subsisté.
Située au milieu de l’enfilade, la chambre de parade est une vaste pièce, éclairée par de grandes baies, qui donnaient autrefois sur le grand jardin. Sur le côté opposé, elle comprend une alcôve délimitée par deux colonnes à chapiteau corinthien, destinée à recevoir le lit en impériale du prince de Soubise. Cette pièce était richement meublée et décorée de quatre tableaux en dessus-de-porte illustrant les amours des dieux.
Pierre-Charles Trémolières
L’Hymen d’Hercule et Hébé, Paris, Hôtel de Soubise, chambre de parade du prince
Ces quatre tableaux occupent toujours
leur emplacement d’origine.
Des peintres d’histoire talentueux, alors en vogue, ont été chargés de composer ces sujets galants :
Carle Vanloo (Mars et Vénus),
François Boucher (Aurore et Céphale),
Jean Restout (Neptune et Amphitrite) et
Pierre-Charles Trémolières (L’Hymen d’Hercule et Hébé).
Aurore et Céphale, peint par François Boucher, dans l'appartement de Jules François Louis de Rohan, prince de Soubise
D’étroits panneaux de boiserie, ornés de médaillons sculptés à sujet allégorique (La Gloire, Le Discernement, La Richesse et La Vérité), flanquent les deux grands miroirs des parois latérales.
Des reliefs en plâtre garnissent la corniche, dans les angles et les milieux de chaque côté. Les médaillons situés aux angles représentent divers motifs guerriers, alors que les médaillons centraux portent les sujets et devises héraldiques de la famille Rohan-Soubise.
Vue sur la cour intérieure de l'hôtel de Soubise
Le salon ovale de l’appartement d’apparat
du prince
du prince
Le décor du salon ovale, situé à la suite de l’enfilade, contraste par une plus grande sobriété. Les murs sont simplement peints « en blanc mêlé de gris-de-lin adouci et verni » (Boffrand).
Cette harmonie plutôt neutre est seulement perturbée par les dorures des grands miroirs, auxquelles s’ajoutaient autrefois celles des meubles précieux. De hauts reliefs blancs, insérés dans des cadres très découpés, décorent enfin les voussures du plafond.
L’un des bras de lumière du salon ovale de l’appartement d’apparat du prince
Des bras de lumière « à trois branches chacun de cuivre doré d’or moulu », remplacés par des copies réalisées d’après le seul exemplaire original retrouvé, étaient en outre appliqués sur la partie inférieure des panneaux de boiserie.
Les huit reliefs en plâtre des voussures du salon ovale, moulés et repris au ciseau, présentent des figures allégoriques, très largement consacrées aux arts et aux sciences.
Au fond, le portrait du petit fils d'Hercule-Mériadec,
Charles, ami d'enfance de Louis XV, et père de la
princesse de Guéméné
Charles de Rohan, duc de Rohan-Rohan, prince de
Soubise, comte de Saint-Pol, maréchal de
France dit le maréchal de Soubise, né en 1715
et mort en 1787 est un militaire et
un ministre français du XVIIIème siècle.
Soubise, comte de Saint-Pol, maréchal de
France dit le maréchal de Soubise, né en 1715
et mort en 1787 est un militaire et
un ministre français du XVIIIème siècle.
Wikipédia
Charles de Rohan hérite de l'hôtel et y mène
grand train.
Outre sa carrière militaire qui ne l'a pas
Outre sa carrière militaire qui ne l'a pas
empêchée de conduire l'armée française en déroute
au cours de la guerre de Sept Ans, sa vie amoureuse et
mouvementée ne manque pas de piquant :
Marié trois fois et veuf à chaque fois, il n'en demeure pas
moins un grand bibliophile, ami des Encyclopédistes et des
philosophes.
Sa bibliothèque du rez-de-chaussée en est le témoin.
Marié trois fois et veuf à chaque fois, il n'en demeure pas
moins un grand bibliophile, ami des Encyclopédistes et des
philosophes.
Sa bibliothèque du rez-de-chaussée en est le témoin.
On lui doit aussi l'installation des premiers kiosques à
musique à Paris et
la fameuse sauce Soubise, témoin de son goût
pour l'art culinaire à la française.
Le cabinet des Livres
Deux peintures décoratives peintes en camaïeu bleu, par
Boucher, illustrant La Pêche et La Chasse, décorent le
sommet des murs d’angle.
Vue sur la façade côté cour de l'hôtel de Clisson
Reconstruit sous Louis-Philippe, l’actuel escalier d’honneur
est ornée d’une peinture plafonnante, réalisée par Félix
Armand-Marie Jobbé-Duval en 1877-1881, qui représente
La France attachant ses archives à la nuit des temps.
On arrive au premier étage, dans les appartements de la princesse
Vue du 1er étage de l'hôtel de Soubise sur la cour d'honneur et
la rue des Francs Bourgeois
On traverse une salle où sont entreposés des objets d'art en attente.
CHAMBRE D'APPARAT DE LA PRINCESSE
C’est dans cette pièce que s’exerce avec le plus
d’éclat la volonté de représentation des Soubise,
calquée sur l’exemple versaillais.
En tant que princes étrangers, plus haut rang à la
cour après celui de prince de sang, les Soubise
jouissaient du privilège de posséder une balustrade
derrière laquelle était installé le lit de parade.
Le précieux décor des boiseries est attribué au
sculpteur ornemaniste Jacques Verbeckt. Les
médaillons dorés des lambris représentent les
amours de Jupiter avec Callisto, Sémélé, Europe
et Io tandis que ceux des angles de la corniche
sont consacrés aux figures de Danaé, Léda,
Ganymède et Hébé.
photo prise sur google
Le lit de la princesse,
derrière cette balustrade refaite en 1862,
est une restitution d’après la gravure de Boffrand.
Sur le damas rouge de l’alcôve ont été
accrochées deux pastorales de Boucher, La Cage
et La Guirlande, jadis placées dans la salle
d’audience du prince
François Boucher
Le pasteur complaisant ou La cage
huile sur toile (1737 ?)
photo prise sur google
François Boucher
Le pasteur galant ou La guirlande
Huile sur toile (1737 ?)
photo prise sur internet
Sur les côtés, des groupes en stuc blanc
sont sculptés par Nicolas Sébastien Adam :
Bacchus et Ariane (la musique et l’ivresse),
Diane et Endymion (la chasse),
Minerve et Mercure (la puissance) et
Vénus et Adonis (le commerce amoureux).
Les dessus-de-porte représentent Les
Grâces présidant à l’éducation de l’Amour
(Boucher, 1738), et Minerve enseignant à une
jeune fille l’art de la tapisserie (Trémolières,
1737).
Pierre-Charles Trémolières,
Minerve enseignant à une jeune fille l’art de la tapisserie.(photo ci-dessus)
Ces deux thèmes évoquent bien sûr la voie à suivre pour devenir une bonne épouse et une bonne maîtresse de maison.
SALON OVALE DE LA PRINCESSE
Le salon de la princesse, chef-d’œuvre de Germain
Boffrand et de
Charles Natoire, est la pièce la plus
remarquable de l’hôtel.
Sa forme ovale a permis à
l’architecte de façonner un joyau
décoratif où stucs,
boiseries sculptées et peintures s’unissent pour
abolir toute discontinuité de l’espace.
Sur le plan horizontal, le rythme est donné par les
grandes arcades
des baies, portes et miroirs
alternant avec des
panneaux de boiserie blanc et or.
Sur le plan vertical, la jonction avec le plafond se fait
sans rupture
en suivant les courbes
et contre-courbes
des lambris et des cadres chantournés des
«panaches» dans lesquels sont insérées les toiles de
Natoire
jusqu’aux ondulations de la corniche et aux
nervures de la volière
se détachant sur le plafond
bleu de ciel.
Les huit peintures (1737-1739) sont
consacrées au mythe de
Psyché dont les épisodes
sont
contés dans l’ordre chronologique :
Psyché
recueillie par Zéphir,
Les Nymphes accueillent
Psyché avec des fleurs
au seuil du palais de l’Amour,
Psyché montre ses trésors à ses sœurs,
Psyché contemple son époux endormi,
Les Nymphes retirent
de l’eau le corps inanimé de Psyché,
Psyché chez les
bergers,
Psyché défaille de frayeur devant Vénus,
Psyché ravie au ciel par l’Amour.
Le plafond du salon ovale de la princesse
Un lustre en cristal de roche éclaire le plafond en « calotte », dont les ornements sont « percés à jour sur un fond de bleu clair », met en lumière les peintures, fait étinceler les dorures et se dédouble dans les miroirs.
Des Amours turbulents, « peints en blanc », avec divers accessoires en main (arc, carquois, oiseaux, corbeille de fleurs, thyrse), animent la corniche du plafond.
Boffrand confie à Charles-Joseph Natoire (1700-1777) le cycle de peintures sur le thème de l’histoire de Psyché.
En accord avec le commanditaire, le peintre choisit de représenter huit scènes de L’Âne d’or d’Apulée et du « récit poétique » qu’en avait tiré en 1669 La Fontaine sous le titre Les Amours de Psyché et de Cupidon.
La légende rapporte l’histoire d’une princesse (Psyché) à la beauté parfaite, admirée comme une déesse et, pour cela, jalousée par Vénus.
Offensée, celle-ci donna l’ordre à Cupidon de la rendre amoureuse d’un mortel détestable, ne prévoyant pas que le jeune dieu en tomberait amoureux.
Désespéré de voir que sa fille ne trouvait pas d’époux, le père de Psyché consulta l’oracle d’Apollon, qui lui ordonna de l’abandonner sur un rocher pour l’offrir à un monstre hideux.
Désespéré de voir que sa fille ne trouvait pas d’époux, le père de Psyché consulta l’oracle d’Apollon, qui lui ordonna de l’abandonner sur un rocher pour l’offrir à un monstre hideux.
Pour permettre à Psyché d’échapper à ce triste sort, Cupidon convoqua Zéphyr, le doux Vent de l’ouest, et lui demanda d’emporter la princesse au creux d’un vallon, près de son palais, où les nymphes la conduisirent.
Au cours de la nuit, le dieu rendit visite à Psyché en lui faisant promettre de ne jamais chercher à connaître son identité, cachée par l’obscurité.
Rien ne laissait alors supposer que la réponse de l’oracle n’avait pas été respectée ; les sœurs de Psyché tentèrent d’ailleurs de la persuader que son époux mystérieux était un monstre et qu’il finirait par la dévorer.
La petite chambre à coucher de la princesse
En retour, dans la petite chambre où couchait
réellement la
princesse, les quatre dessus-de-porte
proviennent d’une salle de
compagnie dans les
appartements des enfants du prince
aujourd’hui détruits. Ils figurent :
L’Amitié de Castor et Pollux
(Van Loo, 1738),
La Discrétion et la Prudence
(Restout, 1737),
Les Caractères de Théophraste ou la
Sincérité (Trémolières, 1737)
et Mercure donnant
des leçons à l’Amour (Boucher, 1738).
Mercure donnant des leçons à l'Amour, Boucher, 1737,
Vue sur la cour intérieure de l'hôtel de Soubise
Détails du Traité des Pyrénées
Cependant, ces espaces, provisoires et inadaptés, deviennent vite
surchargés
et l'administration décide de s'engager vers des
solutions durables.
Dès lors, on imagine la construction de bâtiments spécialement
conçus pour conserver les archives.
Il faudra attendre 1848 pour que la première aile, à
l'est, soit
inaugurée, sous Louis-Phillipe.
Entre 1860 et
1880, d'autres ailes des Grands Dépôts sont
construites le long de la rue des Quatre-Fils et de la
rue des
Archives. C'est là qu'en 1866 Napoléon III fait
installer « l'armoire
de fer » précédemment déposée
aux Tuileries puis dans l'hôtel de
Soubise.
L'hôtel de Fontenay
photo prise sur internet
Les jardins de l'Hôtel de Soubise et de l'Hôtel de Rohan sont ouverts au public depuis 2011.
Cet espace vert aménagé par le jardinier paysagiste Louis Benech comprend également les petits jardins des hôtels d’Assy, de Breteuil, de l’hôtel de Fontenay et de Jaucourt situés en bordure de la rue des Francs Bourgeois
Hôtel de Rohan, façade sur jardin
Ce monument fait l’objet d’un classement au titre
des monuments historiques depuis le 27 novembre 1924 .
Notons qu’en parallèle de la construction de l’hôtel de
Soubise, Pierre Alexis Delamair dans le même temps
(1705), fut chargé par
Armand Gaston Maximilien de Rohan,
fils de la princesse de Soubise (1674 - 1749)
fils supposé de Louis XIV
évêque de Strasbourg (1704) puis cardinal de l'église
catholique en 1712,, puis grand aumônier de France en 1713
et membre du conseil de Régence en 1722.
de construire l’hôtel de Rohan-Strasbourg, dont la
façade monumentale se dresse sur les jardins communs
aux deux hôtels.
Ce monument fait l’objet d’un classement au titre
des monuments historiques depuis le 27 novembre 1924 .
Notons qu’en parallèle de la construction de l’hôtel de
Soubise, Pierre Alexis Delamair dans le même temps
(1705), fut chargé par
Armand Gaston Maximilien de Rohan,
fils de la princesse de Soubise (1674 - 1749)
fils supposé de Louis XIV
évêque de Strasbourg (1704) puis cardinal de l'église
catholique en 1712,, puis grand aumônier de France en 1713
et membre du conseil de Régence en 1722.
de construire l’hôtel de Rohan-Strasbourg, dont la
façade monumentale se dresse sur les jardins communs
aux deux hôtels.
L’entrée de cet hôtel sera située au
87 rue Vieille du Temple et
les jardins des deux hôtels communiqueront.
Napoléon y fit installer en 1809 l'imprimerie impériale,
L'imprimerie nationale a quitté les locaux de l'Hôtel de Rohan en 1927, date à laquelle, menacé de destruction, il a été réuni aux Archives nationales, qui le jouxtent.
L'établissement accueille de nos jours des expositions temporaires, qui sont les seules occasions d'en faire la visite.
Les grands dépôts des Archives Nationales
Le Caran à gauche
Centre d'accueil et de recherche des Archives nationales (CARAN), construit en 1987 sur les plans de l'architecte Stanislas Fiszer.
et l'hôtel de Rohan à droite
Centre d'accueil et de recherche des Archives nationales (CARAN), construit en 1987 sur les plans de l'architecte Stanislas Fiszer.
et l'hôtel de Rohan à droite
La visite se termine.
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